mardi 9 juillet 2013

Sud Ouest - 9 juin 2013


Par Mauricette Boutin

Le Pays Sud-Charente vante l’écoconstruction

Les maisons écorénovées, construites en paille et bioclimatiques, sont encouragées par le Pays Sud-Charente via le Contrat local initiatives climat (Clic).

Daniel Boucherie travaille le mélange de terre et de paille de blé pour fabriquer les « Doucins », briquettes qui sécheront à l’air.

Daniel  travaille le mélange de terre et de paille de blé pour fabriquer les « Doucins », briquettes qui sécheront à l’air. (Photo M. B.)


Samedi, le beau temps aidant, plus d’une vingtaine d’amoureux de l’environnement, avec un projet d’écoconstruction dans la tête, ont répondu à l’invitation des élus du Pays Sud-Charente. Céline Drouillat, chargée de mission, accompagnée de Joël Papillaud, vice-président du Pays, a guidé les visiteurs sur trois réalisations, qui sont autant de références inspiratrices pour l’écoconstruction. Une démarche que le Pays encourage vivement dans le cadre du Contrat local d’initiatives climat (Clic) et pour lequel la Région Poitou-Charentes abonde, par le biais de subventions.
Le matin, le périple a commencé du côté de Bonnes. Valentin Vila et son épouse ont accueilli le groupe pour lui montrer la restauration d’un bâtiment ancien. Le couple a mis en avant le choix des matériaux dans un souci de respect de l’environnement. Mais aussi pour faire des économies d’énergie et obtenir des aides financières pour la construction.

À Châtignac, c’est une maison en paille qui a retenu toute l’attention et même la curiosité des visiteurs. Elle allie écologie, économie d’énergie, respect de l’environnement et art.
Daniel, instigateur de la curiosité, reconnaît qu’elle lui a demandé beaucoup d’efforts physiques, mais qu’au final, elle correspond à son rêve, comme a pu l’inspirer Pierre Rabhi (paysan et philosophe Français, NDLR). Un rêve sorti de terre puisqu’en dehors des bottes de pailles enduites de terre, les briques sont, elles aussi, fabriquées avec de la paille et de la terre extraite près de la maison, selon les méthodes ancestrales. Samedi, il faisait plus de 30° C dehors. Dans la maison, il faisait bon. Et se dire que les matériaux sont là, offerts par la nature… De la terre, de la paille, du bois, de l’eau sur la façade. La maison est calée près d’un bois pour se protéger des vents…
Les Gallo-Romains l’avaient d’ailleurs compris en leur temps. Ajoutons des couleurs aux pigments naturels et la maison s’inscrit dans le paysage, comme si elle y avait germé toute seule. On regarde les tomates, les asperges, la bourrache, les courgettes et autres artichauts soigneusement chaussés de paille et arrosés de l’eau de pluie soigneusement détournée.
Le regard se perd dans les herbes folles qui taquinent les orchidées pour que les abeilles, les coccinelles et les papillons soient les hôtes de marque. Ici, on mange les légumes du potager et les fruits du verger. Bientôt, on filtrera les eaux usées avec des roseaux. Daniel annonce que la maison, « que d’autres mains ont caressée », l’année dernière lors d’un chantier volontaire participatif de quatre jours, sera terminée l’été prochain. Mais d’ores et déjà, on sait qu’il y fera bon vivre.

La visite des « Pays » s’est terminée chez Florent Faure au Tâtre. La famille a pu présenter la végétalisation et le bilan d’une saison de chauffage.
Un système très économe en énergie, grâce, là aussi, à l’isolation avec la construction en bois et bauge, et à son orientation.
Renseignements auprès de Céline Drouillat au 05 45 98 18 52.