vendredi 23 décembre 2011

Quelques photos des avancées récentes

La lice basse en briques de terre cuite est achevée en début d'été.
Montage de la souillarde (le cellier) en adobes faites maison.
Nos adobes, localement appelées "clairons" ou "doucins" en Sud-Charente.   



Mise en œuvre des adobes par Carlinhos, l'un de nos wooffers brésiliens.

Elles sont assemblées au moyen d'un mortier terre-sable.
Pendant ce temps, Joao-Gil, notre autre wooffer, extrait la terre pour les enduits.
Grosso modo, un tiers de terre, un tiers de sable, un tiers de fumier de vache pour rendre le tout hydrofuge.  
Un peu de sciure aussi. Puis foulage au pied jusqu'à obtention d'un mélange homogène.

L'enduit est appliqué à la main.
Puis lissé à la taloche.

Et voilà !
Une fête en chansons et aux lampions sous le toit de la future maison.

mardi 19 juillet 2011

Campagne 2011

Le programme de la “campagne” 2011 est le suivant:

    - Réalisation des soubassements sur lesquels reposeront les murs en ballots de paille. Les parties enterrées sont réalisées en parpaings de ciment, celles visibles en moellons calcaires récupérés localement.


    - Réalisation de la lice basse des murs en paille, en brique cuite (il est important de garantir les murs paille contre toute infiltration par le sol).

    - Passage des canalisations et évacuations d’eau. Réalisation du hérisson qui supportera la dalle chaux-chanvre.

    - Réalisation de la “souillarde” (le cellier) en briques de terre crue et sol en terre battue. Confection d’adobes supplémentaires.


    - Financement et commande des huisseries, portes et fenêtres.

    - et comme toujours, prendre aussi le temps de vivre et d’apprécier les étapes du chemin.

La couverture (automne 2010)

Au cours du mois qui suit le montage de la structure, les tuiles sont mises en place. Nous avons opté pour le produit le plus artisanal et local possible. La tuilerie Joyat, à Cezac (33), est à une soixantaine de kilomètres du chantier. C’est l’un des derniers endroits du secteur où l’on produit encore de la tuile romane en semi-artisanat. Un beau produit, à peine plus cher que les tuiles industrielles, fabriqué par une petite entreprise familiale... Voilà qui nous comble de satisfaction.
Pour couronner l’ouvrage, un clin d’oeil à la tradition locale. Dans les nombreux villages et hameaux de potiers de la double saintongeaise voisine, on peut encore observer de très jolis épis de faîtage. Certains sont même de véritables œuvres d’art. Mais aux granges et bâtiments modestes, on réservait des pièces utilitaires, simples bassines ou pièces culinaires fêlées...
M. Marzat père, potier au Tâtre, nous tourne tout spécialement deux jattes, simples et sans prétention, que nous installons sur notre toiture.

jeudi 16 juin 2011

Montage de la structure poteaux-poutres (septembre 2010)

A la mi-septembre 2010, la structure était prémontée au sol. Sa mise en place a été l’occasion d’organiser un chantier participatif, réunissant amis, connaissances, voisins de la commune intéressés par l’expérience.

Les cinq fermes sont levées et mises en place une à une au moyen d’un tractopelle, puis assemblées entre elles.



Au nord, on ajuste la dernière travée de la structure, qui supportera le long pan arrière de la toiture.


En quatre jours intenses et pleins de convivialité, la maison prend tout à coup forme et volume.


Les voliges et le pare-pluie (en fibre de lin) sont posés. Les premières tuiles sont hissées sur le toit.
Il peut désormais pleuvoir, la charpente de peuplier est  hors d’eau !

L'ossature bois (été 2010)

Le bois de l’ossature a été commandé bien en amont auprès d’un scieur-paysan de Baignes, sensibilisé aux problématiques environnementales et soucieux de ses produits.

Le chêne et le peuplier utilisés pour l’ossature sont donc d’origine locale.

Après un an de séchage à l’abri, la charpente a été réalisée pièce à pièce et à la main par Shemsou au cours de l’été 2010.

L'été du débitage, des tenons et des mortaises....

Cette opération a toutefois nécessité un apport d’électricité, jusque-là inutile. Nous avons dû nous procurer un groupe électrogène.

Nous avons également bénéficié de précieux conseils de la part de charpentiers locaux expérimentés.



mercredi 15 juin 2011

Les fondations (printemps 2010)

La surface de la future habitation a été décaissée au moyen d’une pelleteuse, la terre réservée pour les usages ultérieurs.

Pour certains, l'utilisation de cette pelleteuse est la preuve éclatante que nous ne sommes que des charlatans.

C'est bien évident, si nous étions de vrais écologistes, nous devrions tout faire à la pioche et nous éclairer à la lampe à huile ! 

Les plots de support de l’ossature bois ont été coulés au printemps 2010, sur d’épaisses fondations cyclopéennes de pierre et de chaux.


L'assainissement par filtres plantés

Pour obtenir le permis de construire, nous avons fait réaliser une étude de filière par le réseau professionnel Aquatiris, qui développe et promeut des solution de phyto-épuration pour les particuliers.

La maison sera équipée de toilettes sèches, assorties d’une zone de compostage. Les eaux grises seront retraitées par une ligne de filtres plantés soigneusement dimensionnée, qui aboutira à la mare, située en bas du terrain.

Cette proposition a reçu le premier agrément dérogatoire jamais délivré par le SPANC de la Communauté de Communes des 3B.

Les travaux seront réalisés ultérieurement. L’espace nécessaire a d’ores et déjà été prévu et réservé.

La Maison d’habitation (début des travaux : avril 2010)

Les plans de la maison ont été déposés en avril 2010.  Le permis de construire obtenu un mois plus tard.

Ça devrait ressembler à ça...
Ce sera une maison compacte, de plain-pied. La toiture, dans la tradition locale, aura quatre pans, et sera supportée par une ossature poteaux-poutres. 

Les murs seront en bottes de pailles et enduits à la terre. De larges débords de toit les protégeront des intempéries.

Les cloisons intérieures seront en briques de terre crue pour conférer de l'inertie à l'ensemble.

Au plein Nord, la « souillarde », pièce destinée au stockage des réserves alimentaires, sera réalisée sur sol de terre battue légèrement décaissé, avec d'épais murs d’adobe. pour garantir une température constante. Cette masse de terre crue conférera également de l’inertie à l’édifice.

La maisonnette (printemps été 2009)

Elle a été construite entièrement en adobes de terre crue réalisées par nos soins. Les angles sont en pierre de taille de récupération.


Les bois utilisés sont d'origine locale, les pièces exposées aux intempéries réalisées avec des essences imputrescibles (châtaignier, aulne, séquoia). 
L'objectif de cette construction était d'expérimenter une phase de finitions et d'obtenir un lieu proprement habitable.


Le plafond est isolé avec de la laine de chanvre. La maisonnette abrite une première pièce avec cheminée surmontée d'une mezzanine.


Derrière la porte, un petit hammam, dont le plafond est en voûte (de terre crue)  pour favoriser l'écoulement de l'eau. La finition est en tadelakt, stuc traditionnel marocain étanche associant chaux et poudre de marbre. 


Une fosse de récupération de l'eau pluviale de 3000 litres a été réalisée sous la cabane. L'eau est utilisée pour le hammam à l'aide d'une pompe mécanique, et pour les bacs de lavage extérieurs réalisés en s'inspirant de la technique romaine du béton de tuileau.

L'atelier (Pâques 2008)

Ce bâtiment poteaux-poutres a été construit dans le but de mieux préparer les chantiers suivants, pour protéger les matériaux des intempéries, et a vocation à devenir ensuite un atelier artistique.


Deux blocs d'1m3 récupèrent les eaux pluviales recueillies sur le toit. Il s'agit de notre premier travail de charpente d'envergure, qui a - là encore - permis de faire des tests, de repérer des erreurs.

Sous l'appentis, 4500 briques de terre crue et paille de lin ont été façonnées durant un été et demi. La paille de lin a été préférée car ses fibres solides maintiennent la structure des briques, alors que la paille de blé est très cassante. Les briques ont été moulées selon une technique rudimentaire mais efficace, déjà utilisée en Égypte ancienne.

On mélange, par foulage au pied, de la terre dont on a extrait les pierres, du sable et de la paille. Les briques sont formées dans des moules en bois, puis laissées au sol à sécher.

D'anciennes briques de terre crue ont également été récupérées sur la commune du Tâtre. Appelées « clairons » ou encore « doucins », ces briques sont plus lourdes et compactes que celles faites sur place : les anciens connaissaient mieux les natures de terre adaptées à leur fabrication. 

Les briques ont été utilisées par la suite pour la construction de la maisonnette.

Les toilettes sèches (printemps 2007)

Les copines de passage en avaient assez d'aller faire pipi (ou pipire) dans les bois...


Le bâtiment accueillant les toilettes est de forme circulaire, ses murs sont, comme ceux de la petite cabane, réalisés en bauge puis enduits. La technique de bauge est beaucoup mieux maîtrisée pour ce second chantier.  Le travail de charpente, assez complexe, a été l'occasion d'aborder pour la première fois cette technique. 

La toiture végétalisée associée à un important débord de toit permet d'éviter tout problème d'humidité. 

Une attention particulière a été portée à l'esthétique intérieure, avec un badigeon de chaux complété d'une finition décorative (peinture à la caséine), afin d'aider les utilisateurs potentiels à se sentir à leur aise et à franchir le pas symbolique des toilettes sèches.

"Rede terrae quae sunt terrae" - "il faut rendre à la terre ce qui est à la terre"

La qualité de cet ouvrage a été récompensée par le premier prix d'un concours organisé par l'association Héol / La Maison Autonome

Les déchets, compostés, seront utilisés pour la fertilisation des massifs fleuris et des arbustes. 

Cette nouvelle réalisation nous a permis de constater qu'un chantier de bauge est définitivement très exigeant en temps et dur physiquement.

La cabane de jardin (Été 2006)

Construite entièrement à base de matériaux de récupération, cette construction n'a occasionné aucune dépense.



La technique utilisée est la bauge directe, bien connue en Afrique (cases) mais également en France (bourrines vendéennes).

Un mélange de terre et de paille (ici de blé) est empilé directement sur un soubassement de pierre. Après début de séchage, la surface du mur est régularisée au moyen d'une longue scie. On procède par levées successives. Un enduit de finition terre-sable-paille est appliqué. Cette première expérience a permis de repérer certaines erreurs à éviter : infiltration d'eau au bas des murs, débord de toit insuffisant, nécessité d'ajout de sable dans l'enduit...

L'extraction de la terre à proximité a donné naissance à une petite mare reliée à la haie, et où se développe une faune spécifique (couleuvre, grenouilles). Pour la mare principale, plus importante, un tractopelle a été nécessaire. La terre extraite sera utilisée pour les constructions suivantes.

L'abri thaï (réalisation : été 2006)

Cet abri, inspiré de huttes traditionnelles d'Asie du Sud- Est, a été réalisé en simples piquets de vigne et autres petites sections de bois locaux. La toiture est en brande (bruyère géante), comme l'étaient la plupart des maisons de France jusqu'au milieu du XIXème siècle. Il s'agit d'un espace ombragé de détente et de pique-nique.