CHATIGNAC: Murs de paille pour la maison des "Prés des perches"
Jeudi
après-midi dernier, comme au temps des cathédrales, une véritable armée
de bâtisseurs s'agitait laborieusement autour de la maison ébauchée des
« Prés des Perches » sur la commune de Châtignac. Paille, bois, argile, chacun semblait pleinement investi dans sa fonction précise.
Le
remarquable projet d'auto-construction écolo que poursuivent le
propriétaire, Daniel Shemsou, et son compagnon, avait déjà vu
apparaître début 2010 une belle ossature bois qu'était venue surmonter
peu de temps après une toiture de tuiles . « La couverture, posée en quatre jours, avec l'aide d'une bonne bande de copains, se souvenait Stéphane Salam. Mémorable ! Et pour l'autre pas de géant, les murs extérieurs, cet été, nous sommes partis du même principe. »
Pas question de
laisser passer un autre hiver. Par le réseau de copains, le bouche à
oreille, depuis quelques semaines, une vingtaine de paires de bras,
hommes, femmes, enfants avaient assuré de leur présence pour le grand
chantier participatif de quatre jours de cette fin août
« L'ossature bois va maintenant se garnir de petites bottes de paille de blé bio, parallélépipédiques, expliquait Stéphane Salam, en introduisant aussi au fur et à mesure les cadres des ouvertures des futures fenêtres »
Une méthode simple, « low tech » prônée par un architecte hollandais,
accessible à de non spécialistes. Un passage dans de la barbotine et les
balles sont mises en place, compressées par des liteaux vissés, avant
de couper les ficelles pour que la paille puisse pleinement s'expanser.
Au fur et à mesure, les joints se réalisent avec de l'argile.
« Les quatre jours devraient suffire à réaliser les 150 m2 de murs, »
assurait Daniel Shemsou. Bientôt la paille disparaîtra sous un corps
d'enduit d'argile de 3 à 4 centimètres, avec un hydrofuge naturel... de
la bouse de vache. « Les cloisons intérieures, en brique de terre sèche, ce sera pour un peu plus tard. » A suivre.
Jean-Yves Delage.
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